Le harcèlement scolaire est une problématique qui nous concerne tous.

Qu’il s’agisse d’un collège en milieu rural, en zone urbaine, collège défavorisé ou favorisé, 100% des établissements sont concernés.

Jeudi soir, la municipalité en partenariat avec le collège Michel Gondry, a organisé une réunion publique afin de sensibiliser sur ce sujet du harcèlement scolaire, d’informer et d’apporter des réponses d’ordre général au public venu y assister.

Deux courts-métrages réalisés par les collégiens ont été diffusés : « Stop » réalisé en 2019 et « Morgan » qui a impliqué les élèves en classes de 6èmes et ceux de la classe à horaires aménagés cinéma (CHAC).

Le chef de la Police municipale a précisé la définition du harcèlement : agissements répétés sur du long terme, ayant pour objet ou pour effet des dégradations physiques ou psychique de la victime. Il a également détaillé la règlementation relative à ce fait considéré constituant un délit.

→ Quelques éléments de la règlementation :

  • Pour un mineur, la diffusion de paroles ou d’images sur Internet sans son consentement est forcément en rapport avec l’autorité parentale.
  • Le fait de ne rien dire, de laisser faire, peut empêcher la qualification de l’infraction lors un dépôt de plainte.
  • Des menaces de morts par écrit suffisent une seule fois pour qualifier l’infraction.

→ Le cyber harcèlement

Le cyber harcèlement démultiplie les actions de violence, les accentue et favorise l’impunité ; il facilite l’anonymat et permet à certains de passer à l’acte, caché derrière un écran ou un pseudo.

Les réseaux sociaux sont souvent utilisés trop tôt. Il est illusoire de penser qu’un enfant de 10, 11, 12 ans, voire plus, est capable de maîtriser sa communication et ses émotions sur les réseaux sociaux, ou gérer sa relation à l’autre de manière rationnelle.

→ Détecter et alerter

Les parents ne doivent pas minorer les insultes quand elles blessent leur enfant. Ils doivent être attentifs aux signaux que sont des troubles anxieux, des troubles du sommeil ou d’appétit, une baisse des résultats ou une phobie scolaire, voire une dépression. Il faut en discuter avec la victime en établissant une relation de confiance.

L’équipe éducative ne peut pas prendre en charge sérieusement le problème si les parents ne les aident pas à le faire.

→ Signaler

  • Lignes d’appels nationaux (numéros verts)

Les parents ou les élèves peuvent appeler le 3020 pour signaler une situation de harcèlement et le 3018 pour une situation de cyber harcèlement (plateformes académiques). Ils seront alors mis en relation avec des interlocuteurs qui alertent le chef d’établissement et accompagnent la prise en charge de la situation.

  • Une adresse électronique dédiée

La municipalité de Charny Orée de Puisaye a mis en place l’adresse email harcelement@ccop.fr pour permettre aux parents et aux élèves de signaler une situation de harcèlement scolaire supposé.

Cette adresse email est affectée uniquement à Madame Ménard, maire de la commune et au chef de la Police municipale.

  • Au collège Michel Gondry, les élèves peuvent se confier auprès de la psychologue de l’éducation nationale, auprès de la conseillère principale d’éducation (CPE) , auprès de l’assistante sociale et de la chef d’établissement.

→ Attendre n’améliore jamais la situation

Plus une situation de harcèlement est prise en charge tôt, moins les conséquences seront importantes.  Plus on attend, plus un certain nombre de choses se sont installées : fragilité de la victime qui n’est parfois plus en situation de réagir parce que trop en souffrance, mais aussi le sentiment d’impunité des harceleurs qui, pendant des mois ou des années, se sont livrés à des actes qui auraient dû faire l’objet d’une réponse disciplinaires alors que ça n’a pas été le cas.

→ La crainte des représailles

La victime de harcèlement scolaire refuse souvent de parler par crainte de représailles. Il existe des moyens d’y répondre : sanctions, conseil de discipline, mesures conservatoires qui consistent à éloigner les perturbateurs. Ne pas parler, c’est l’assurance que la situation va s’aggraver.

→ Un programme mis en place par l’Éducation Nationale

L’Éducation nationale a mis en place le programme « Phare » testé avec succès à l’étranger. Ce programme bien adapté au harcèlement de faible intensité, repose sur une méthode de « préoccupation partagée », méthode pédagogique non blâmable, qui fait appel à l’empathie de l’élève  harceleur. Au collège Michel Gondry, cinq personnes ont été formés à ce programme qui sera étendu dans les lycées, l’an prochain.

→ Le rôle du chef d’établissement

Le chef d’établissement a pour obligation de signaler une situation qui relève potentiellement du crime ou du délit au nom de l’article 40 du code de procédure pénale. Ses droits et devoirs sont aussi d »alerter le procureur de la République pour faits caractérisés.

Le cyber harcèlement concerne le chef d’établissement lorsqu’il s’applique à ses élèves. Les actes pratiqués en dehors de l’établissement le concerne également s’ils sont visibles de la grille du collège.

Dans les transports scolaires, la responsabilité relève de la Région.